Ces wallons-là ont exploré le ciel.

Alors que la Wallonie connaît son premier astronaute, Raphaël Liégeois, il faut évoquer un autre namurois: Antoine Thomas. Son histoire extraordinaire apparaît à travers ceci qu’il la vivra sous le nom de Ngam-to-ma-pon, en Chine…

Nous sommes au XVII° siècle. Ce qui sera la Belgique est espagnol, le mot Wallonie n’existe pas encore et Molière fait grincer des dents à la Cour de Louis XIV.

De gauche à droite et de haut en bas: photos Alexander and Rews, Adrian Pelletier, Andy Holmes, Jeremy Thomas, dns-dng sur Unsplash

La famille Thomas, rue de la Croix, à Namur

Lorsqu’il naît en 1644, à Namur, il est le troisième enfant du Procureur Philippe Thomas et de Marie Derhet. Il habite rue de la Croix, dans le cœur historique de la ville et étudie tout près, au collège jésuite. La congrégation impose alors une longue formation à ses membres, la théologie, la philosophie, les sciences, les mathématiques et surtout l’astronomie.

Antoine voyage. On va le retrouver à Tournai, à Douai, à Huy, à Lille, à Armentières.

Le Portugal, une porte vers la Chine

Pieter van den Berge Coimbra Rijk Museum

En 1677, il part en mission. A Coïmbra, au Portugal. C’est que le Portugal est la porte vers l’Orient. Il embarque le 3 avril 1680 pour la Chine. Il passera par l’Inde, la Thaïlande. Et pendant son long voyage, Antoine Thomas observe et prend des notes… il envoie des lettres… A Macao il observe une éclipse de soleil le 4 juillet 1683 et une éclipse de lune le 16 juin 1685.
Il arrive à Pékin le 8 novembre 1685.

A la cour impériale chinoise

Et voici ce prêtre, jésuite, missionnaire, mathématicien et astronome à la cour impériale de Chine. Et Professeur de l’empereur. Il rédige un traité de mathématique. Il est bientôt nommé Vice-Président du tribunal des Mathématiques, une préoccupation des empereurs de Chine. Ce Tribunal était une institution officielle chargée de la direction de l’Observatoire impérial de Pékin, et constituait une espèce de Bureau des longitudes, auquel incombait la confection du calendrier lunaire chinois.

Au service de l’Empereur

La « Biographie nationale » nous apprend encore qu’il a procédé à la détermination de latitudes et de longitudes; d’observations d’éclipses et de déterminations des positions d’étoiles du ciel austral. Il a prévu l’éclipse de soleil du 21 avril 1697, à très peu près au lieu où elle fut observée, sur le Fleuve Jaune: annoncée à l’avance, son annonce évita que la panique gagne. Dans un mémoire, 8 septembre 1703, il a fixé le degré terrestre, près de Pékin.

D’autres missions lui seront confiées : la responsabilité de la construction des digues du Fleuve Jaune, la cartographie de diverses régions de l’empire. Il a fondé le système métrique chinois officiel.

il meurt le 28 juillet 1709, à Pékin.

Si les Jésuites seront chassés de Chine, ils restent les « Sages venus de l’Ouest », au nombre desquels Antoine Thomas.

A Namur, l’Observatoire Antoine Thomas

Mais l’histoire assez exceptionnelle d’Antoine Thomas ne s’arrêtera pas là…
L’Université de Namur a fait renaître un observatoire, là où il était situé il y a 135 ans déjà. Alors, tout naturellement, elle a choisi de baptiser ses nouvelles installations du nom d’Antoine Thomas.

De quoi vivre son rêve, la tête dans les étoiles…

Bernard Chateau,





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